Le congrès de l'ANDEV (Association nationale des directeurs de l'éducation des villes) s'est tenu début décembre. Coeur de la réflexion: Réussir à l'école, un enjeu au coeur des politiques locales. 22.000 communes gèrent au moins une école et de ce fait se retrouvent confrontées à des questions qui sont centrales dans le landernau politique français mais aussi centrales dans les préoccupations des familles.
Pas moins de 16 ateliers furent organisés pour aborder les grandes questions du moment dont un, auquel j'ai participé, intitulé Dans une société numérique, comment se situe l'école?
Bon sujet car le numérique est devenu un phénomène irréversible, nous assistons à un vaste processus de déploiement des TIC au niveau de la société. Les mutations en cours sont sociales aussi bien que technologiques et ces deux dimensions entretiennent des rapports indissolubles. Mais ces technologies modifient le monde du travail, modifient nos capacités cognitives et il est exclut d'envisager que les jeunes puissent sortir du système éducatif sans leur maîtrise.
L'école est confrontée à une profonde révolution, même si j'ai déjà montré que ce n'est pas la première fois.
Une des premières questions posées lors de cet atelier fut comment garantir la bonne finalisation d'un projet d'école numérique. Que de progrès réalisés en seulement quelques mois, il y a peu la question aurait été pourquoi l'école numérique. Aujourd'hui nous sommes passé au comment. Certes il y a encore quelques récalcitrants à l'e-éducation, très souvent par méconnaissance (je ne connais aucun enseignant ayant une pratique du numérique en classe et décidant de revenir en arrière)
Avec le numérique rien ne sera comme avant!! Les Villes dont une de leur prérogative est l'équipement des écoles, donc l'équipement informatique et plus généralement des TIC, sont donc au centre d'un profond processus de rénovation. Pour autant la question est délicate car en France, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué, cette prérogative est partagée avec l'Education nationale (*). Il est vrai que sur le terrain parfois des logiques contradictoires peuvent freiner et il est donc essentiel d'avoir une forte conviction chevillée au corps doublée d'une bonne méthodologie.
Notre retard dans le 1er degré est considérable, nous sommes en fin de peloton des pays de l'OCDE au niveau des usages (bien qu'au niveau des moyens nous soyons dans le Top 5). Il s'agit probablement d'une question institutionnelle compte tenu de notre complexité, mais je suis convaincu que nous progresserons rapidement le jour où les conseils municipaux auront tous délibéré non seulement sur le pourquoi mais surtout sur le comment du déploiement de l'e-éducation dans les écoles de leur ville.
(*) En Espagne par exemple, les régions sont les seules entités à gérer l'éducation de la maternelle au supérieur (recrutement des enseignants, stratégie TIC, élaboration des programmes, bâtiments...). Situation identique au niveau des principes (un seul décideur) en Grande Bretagne, en Allemagne, au Danamark...
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