L'Inde et ses 1,3 milliard d'habitants, 17 % de la population mondiale, dans une vingtaine d'années le pays le plus peuplé au monde. 1,6 million d'écoles pour 248 millions d'élèves, à comparer avec nos 7 millions chez nous!!
Pays bien connu des contrastes où le taux d'analphabétisme chez les femmes est encore de 26 %, 18 % chez les hommes. Mais il s'est créé en moins de 10 ans 400 000 nouvelles écoles. L'Inde est même devenu au niveau du nombre d'institutions de formation supérieure le premier pays au monde avec 22 millions d'étudiants.
Je ne me laisse pas bercer par des illusions car je connais la réalité dans les petits villages indiens reculés. Mais les gouvernants savent que la bataille de l'éducation est leur bataille la plus décisive.
Je me suis donc rendu à la dernière édition de WoldDidac à Delhi, ou comment les technologies du numérique et du Web se mettent au service de l'éducation en Inde.
Même si ce salon reste d'une taille modeste pour un si grand pays, les thèmes abordés sont ceux que nous retrouvons maintenant partout dans le monde (ci-joint l'atelier: Learning with Tablets). Dès 2008 je militais pour une conception mondiale de l'approche e-éducation persuadé que les questions liées à l'éducation sont les mêmes à Paris, Delhi ou Rio.
WoldDidac en est la confirmation. Les TIC permettent non seulement de simplifier l'accès au contenu pédagogique, car finalement les livres sont onéreux à produire et à diffuser, mais ces technologies sont un vecteur essentiel dans la formation des enseignants. Les technologies autorisent une diffusion de contenu de qualité à un coût marginal de reproduction.
La formation des enseignants est perçue comme un axe essentiel pour gagner la bataille contre l'analphabétisme. Dans un pays qui est un continent à lui tout seul et où se déplacer peut prendre un certain temps compte tenu des infrastructures, amener le 'training' des enseignants là où ils sont est bien sûr la bonne solution.Et dans un pays où se côtoient 15 langues officielles il devient plus aisé d'apporter le bon contenu au bon endroit.
Car même si de nombreuses écoles n'ont pas l'électricité, un enseignant dynamique et bien formé peut faire des prodiges.
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L'Inde n'est pas la Chine et les solutions industrielles sont finalement peu nombreuses. C'et même un peu décevant car rien surAakash la tablette indienne à 35$. Les responsables du salon sont clairs quand je les interroge, la qualité n'est pas encore au rendez-vous. Si l'Inde est devenu l'un des pays les plus innovants quant aux solutions logicielles, visiter Bengalore pour s'en convaincre, la Chine reste pour le moment le pays des usines et des productions en millions d'unités. Nous européens connaissons bien cette situation.
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Qu'en est-il des pavillons étrangers?
Bravo à l'entreprise Langlois, seule entreprise française à avoir fait le déplacement, aidée par UbiFrance. Mais aucune visibilité autre de la France, à comparer avec l'Allemagne où sur un énorme stand aux couleurs du 'Made in Germany' est exportée la formation autour de leur business principal, la machine outil. Idem pour la Grande Bretagne, présence du BESA et du British Council, la Grande Bretagne fait un effort important pour la promotion de l'enseignement de la langue anglaise. Mais ce qui m'a vraiment surprit, c'est la présence massive d'entreprises chinoises, entreprises que je n'avais encore jamais vu sur un salon e-éducation en France, ni au Bett à Londres au demeurant. Axées sur des produits innovants à base de dalles tactiles de haute qualité (4K), il est indéniable que nos TBI semblent un peu dépassés!!
La conclusion est limpide, le marché de l'e-éducation, car c'est un marché, est en marche partout dans le monde. Estimé à 91 milliard de dollars il est urgent que nos entreprises puissent jouer dans la cour des grands au niveau international. L'AFINEF est devenu cette structure indispensable qui les fédère. Mais il est quasi impossible d'être performant à l'international si l'on n'est pas un champion au niveau national.
Espérons que le plan e-éducation affirmé par François Hollande et Manuel Valls puisse rapidement voir le jour.
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