Séjour londonien au Bett 2017. Avec plus de 800 exposants, 500 intervenants et 35.000 visiteurs le Bett est le plus grand salon mondial consacré au rôle du numérique dans la rénovation de l'école et des méthodes d'enseignement, autrement dit l'e-éducation.
Véritable évènement international confirmé par la présence de nombreuses délégations comme l'Arabie saoudite, Israël, Russie, Turquie, Émirats Arabes Unis, Corée, Pays-Bas, Norvège... Et notre Pavillon France organisé par le Ministère, BusinessFrance et l'AFINEF avec 14 exposants français présentant leur savoir-faire.
Une débauche de technologie, pour quoi faire?
Sentiment mitigé et de déjà vu, difficile de trouver cette année une innovation marquante, disruptive. Certes les tableaux numériques interactifs sont plus ergonomiques et les tablettes plus communicantes, mais peut-être est-ce une opportunité pour souffler et se poser la seule question qui vaille: comment les enseignants se saisissent de ces outils? En France la réalité est contrastée, si les enseignants utilisent très majoritairement le numérique pour préparer leurs cours, ce même numérique est peu présent dans les classes.
Or si nous avons développé depuis quarante ans un enseignement de masse, et c'est tant mieux, par égalitarisme nous avons considéré que les 30 élèves d'une classe étaient homogènes. Tout un chacun sait très bien qu'il n'en est rien, aujourd'hui les neurosciences nous expliquent pourquoi. Si tous les humains font partie de la même famille, il n'en reste pas moins que nos capacités cognitives sont différentes, sans bien évidemment devoir les hiérarchiser. Nous le savons, nous avons des facultés cognitives différentes, des intelligences différentes.
Non plus des technologies disruptives, mais des pratiques pédagogiques disruptives.
Ce blog le rappelle à chaque post, c'est l'acte pédagogique qui est essentiel et son renouvellement n'a pas attendu l'arrivée du numérique. Mais reconnaissons-le, les pédagogies actives qui mettent l'élève au cœur de l'action et non plus au cœur d'un espace passéiste, sont in fine peu présentes. Une des forces du numérique est sa capacité de varier les présentations pour s'adapter à des publics différents, il devient possible de respecter les rythmes d’apprentissage hétérogènes des élèves. Bref le numérique repose sur une pédagogie différenciée en construisant des discours adaptés à chaque public, en favorisant le travail en petits groupes au sein de la classe.
Mais la refonte de la méthode n'est pas une option, si nous voulons réellement lutter contre les inégalités il faut avoir le courage de dire que chaque personne est différente et proposer une façon d'enseigner qui elle est disruptive.
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